AU MAROC Renault "double" l'Algérie

Renault au Maroc sera la plus grande usine d'Afrique

Alors que son projet avance à petits pas en Algérie, le constructeur automobile français passe à la vitesse supérieure à Rabat.
Renault met le paquet au Maroc. Alors que son projet avance à petit pas en Algérie, le constructeur automobile français passe à la vitesse supérieure à Rabat. Il vient de lancer sa deuxième chaîne de production. La seconde unité de fabrication de l'usine de Tanger a été officiellement lancée mardi dernier. À partir de 2014, 340.000 véhicules y seront assemblés tous les ans. Tous sont de marque Dacia, et la majorité sera exportée en Europe.
Ainsi, l'usine Renault au Maroc sera la plus grande d'Afrique. Cette usine emploie à ce jour 5000 personnes. En l'espace de quelques années seulement, le constructeur français a doublé ses investissements dans le Royaume chérifien reléguant au second plan ses projets en Algérie. Renault a trouvé tous les prétextes pour ajourner son projet en Algérie et se concentrer sur le Maroc. Les négociations ont duré plus de trois ans pour parvenir enfin au concret. Pourquoi? Renault réclamait plus d'avantages.
Malgré les engagements garantis par le gouvernement algérien, le constructeur français était sceptique. Ce dossier est devenu sérieusement une affaire d'Etat. C'est grâce à l'implication de l'Elysée que le projet de Renault a pu voir le jour en Algérie. L'accord a été signé lors de la visite, à Alger, du président de la République française, François Hollande, effectuée en décembre dernier. Il faut reconnaître que sans l'implication de l'Elysée, le projet Renault ne serait guère concrétisé. C'est neuf mois après la signature de l'accord que la première pierre a été posée. Les travaux de l'usine de montage de Oued Tlélat (près d'Oran) ont commencé début septembre dernier. La première phase destinée à construire, l'usine de montage de Oued Tlelat (27 kilomètres au sud-est d'Oran) a nécessité un investissement de 50 millions d'euros de la part de Renault. L'usine doit livrer le premier véhicule, la nouvelle Symbol, d'ici à novembre 2014. De 350 à 400 emplois seront créés avec le démarrage de l'usine et 10.000 autres à terme. Le site algérien, situé à Oued Tlélat, à quelque 400 kilomètres à l'ouest d'Alger, abritera une usine de taille plus modeste que celle que Renault construit au Maroc. Le recrutement des employés directs destinés au montage a débuté. Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, avait insisté, en inspectant en avril dernier le projet de réalisation de l'usine Renault lors de sa visite dans la wilaya d'Oran, sur la nécessité d'intégrer des entreprises nationales en sous-traitance dans le cadre de ce projet. Il faut reconnaître que le gouvernement algérien a fait beaucoup de concessions pour mener à bon port ce projet. Renault a obtenu la garantie d'exclusivité de trois ans, aux termes de laquelle aucun autre constructeur automobile ne pourra s'implanter en Algérie pendant ce temps. Ce qui permettra au constructeur français de tirer le maximum d'opportunités dans un marché automobile connu par une forte demande. Renault sera ainsi bien placé sur ce marché, le deuxième du continent derrière l'Afrique du Sud. A fin novembre, Renault avait une part de marché de 17,3% et sa marque Dacia de 9,8% sur un marché total de 409 300 véhicules. En se taillant la part du lion sur le marché algérien, le constructeur français devrait élargir ses investissements en Algérie au lieu du Maroc.