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| Sujet: Diplomatie algérienne : les critiques des députés français Ven Nov 08, 2013 1:37 pm | |
| L’Algérie constitue incontestablement une puissance régionale mais elle est volontairement en retrait sur la scène internationale, analyse le rapport des députés français sur l’Algérie dont TSA a obtenu une copie.
« Puissance régionale, l’Algérie l’est sûrement. […] Pour autant, cette puissance n’a pas de traduction diplomatique directe car, en matière de politique étrangère, l’Algérie reste fidèle à ses principes fondateurs, au moment de son indépendance », explique le rapport qui cite le refus de toute interférence étrangère. « La défense des principes fondateurs de l’Algérie indépendante est donc encore une réalité aujourd’hui et empêche certainement ce pays de se donner les moyens d’une diplomatie active et entreprenante », ajoute le rapport. Ce dernier rappelle les positions prises par l’Algérie dont celle concernant l’intervention en Libye en 2011 et son refus d’envoyer ses soldats à l’étranger. Le rapport rappelle aussi que l’Algérie évolue dans un environnement tendu. « A l’Ouest, la rivalité structurelle avec le Maroc et la question du Sahara occidental […] A l’Est, des transitions sous surveillance […] Au Sud, l’instabilité du Sahel ». Les auteurs du rapport qualifient le comportement de l’Algérie envers la situation au Sahel, « à certains égards », d’« ambigu ». « L’Algérie, en effet, a longtemps refusé catégoriquement que toute puissance étrangère – notamment occidentale – puisse intervenir aux marges de son flanc sud », expliquent-ils. « La France était notamment visée, tant en raison du poids de l’histoire qu’à cause d’un prétendu "agenda caché" inavouable », poursuivent ces élus. Si l’Algérie assurait « prendre au sérieux » la menace terroriste au Sahel, elle « n’en prenait pas moins des actions allant dans un sens contraire », assurent-ils. Ces derniers citent dans ce sens le « pari algérien sur Ansar Eddine » qui a pu, selon eux, « soulever de légitimes interrogations ». « Il était également frappant de constater que l’organisation géographique de l’outil militaire algérien, de loin le plus important de la région, était entièrement tournée vers la "menace" marocaine et non vers la frontière méridionale », note le rapport. L’Algérie a fourni du carburant aux troupes françaises Mais les autorités algériennes se sont rapidement « adaptées à la nouvelle donne créée par l’opération Serval », se réjouissent les auteurs du rapport qui rappellent l’autorisation accordée par l’Algérie pour le survol de son territoire par les avions français et ceux de leurs alliés. « Elle contribua également à la fourniture de carburant à nos troupes et cette aide fut des plus précieuses lorsque nos soldats combattaient, dans des conditions difficiles, dans des zones proches de la frontière algéro-marocaine », affirment-ils. Pour les auteurs du rapport, cette coopération était « spectaculaire » car « inimaginable encore quelques semaines auparavant et a sans doute été rendue possible par le réchauffement des relations entre la France et l’Algérie ». Les élus français indiquent qu’il est encore tôt pour présager d’un « changement durable » d’attitude de la part de l’Algérie sur la question sahélienne. « Mais nul doute que cette dernière va demeurer une source d’inquiétude vive pour les autorités algériennes, d’autant plus que, pour certains, l’opération Serval n’a fait qu’illustrer "l’incapacité de l’Algérie à sécuriser son environnement régional" », concluent-ils.
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